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COP27 - Appel à l'action

Par GNDR
19 octobre 2022

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Cet appel à l'action a été co-développé avec les membres du GNDR du monde entier. Nous sommes le plus grand réseau international d'organisations de la société civile travaillant ensemble pour renforcer la résilience des communautés les plus exposées aux catastrophes. 

La COP27 est une étape importante dans les négociations de l'Accord de Paris. Cette COP est basée en Egypte, une partie prenante clé dans les négociations sur le changement climatique, ce qui rend encore plus essentiel le fait que nous défendions la voix, l'expertise et les recommandations locales de nos membres du monde entier, qui travaillent sur la ligne de front du risque climatique. De plus, les 12 prochains mois marqueront le point à mi-parcours des cadres plus larges de l'Agenda 2030 et cette COP27 est une étape importante dans la réflexion sur les progrès réalisés par la communauté internationale sur l'Accord de Paris.

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Contexte et perspectives des personnes en première ligne

Le GNDR reconnaît que le changement climatique est une crise causée par l'homme, en grande partie créée par des actions menées dans le nord de la planète. Les membres du GNDR décrivent le changement climatique comme un facteur de super risque. Ceux qui vivent sur la ligne de front du risque ont documenté, prouvé et mis en évidence l'impact catastrophique du changement climatique à travers le monde et de manière disproportionnée dans le Sud. Notre projet phare, Views from the Frontline, a souligné que les membres du GNDR signalent une augmentation continue des événements climatiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses, les tempêtes, les changements de modèles météorologiques, les vagues de chaleur, les incendies de forêt, la désertification, la dégradation des sols et des forêts. 

Les effets secondaires des extrêmes climatiques, tels que l'insécurité alimentaire, la pauvreté et l'augmentation des tensions et des conflits autour des ressources naturelles, démontrent clairement la nature en cascade et interconnectée du risque climatique. Le changement climatique, combiné à l'impact continu de Covid-19, à la hausse des prix de l'énergie et des denrées alimentaires et au conflit en Ukraine et dans certains pays africains, pousse ceux qui sont en première ligne du risque à des états de vulnérabilité nettement plus élevés. 

En pratique, cela signifie que les solutions climatiques doivent prendre en considération les vulnérabilités que le changement climatique a déclenchées et leurs impacts sur les communautés de première ligne. Cela est possible lorsque les acteurs de la RRC et du changement climatique et les communautés locales se réunissent et planifient ensemble des solutions intégrées.

Le GNDR joue un rôle spécifique dans les négociations de la COP27. Notre objectif est d'apporter l'expertise en matière de risque de nos membres du monde entier dans le contexte du changement climatique. Nous aidons ainsi nos collègues de CAN International à défendre les demandes de la société civile en matière de changement climatique. Nous considérons que notre contribution stratégique aux discussions consiste à relier les négociations sur le changement climatique aux politiques et aux plans de réduction des risques à tous les niveaux, et à être force de proposition en soulignant comment les négociations sur le climat peuvent et doivent tenir compte des risques.

Le GNDR défend la localisation, promeut un développement tenant compte des risques et veille à ce que les sociétés civiles travaillent ensemble pour que les décisions prises au niveau mondial soient axées sur la société. Pour la COP27, nos principaux domaines d'influence politique sont orientés vers les discussions sur les pertes et dommages, le financement et l'adaptation. Nous souhaitons également défendre l'importance de l'inclusion des femmes et des jeunes dans le processus décisionnel.

Recommandations : appel à l'action

Au début de l'année 2022, le GNDR a demandé à ses membres de l'hémisphère sud ce qui, selon eux, doit être prioritaire si nous voulons atteindre les objectifs de l'agenda 2030. Les principales recommandations récurrentes de nos membres ont ensuite constitué cet appel à l'action du GNDR. Ce document politique vise à contextualiser les points de notre appel à l'action spécifiquement dans le contexte du changement climatique. Nous souhaitons contribuer aux négociations sur le changement climatique en apportant une perspective de transformation de genre et de prise en compte des risques dans la prise de décision sur l'adaptation et les pertes et dommages. Par conséquent, nous appelons les États membres à défendre les 10 messages d'appel à l'action suivants lors des négociations de la COP27. Nous appelons également toutes les parties prenantes à défendre activement les preuves et à inclure ces messages dans toutes les activités d'influence, les négociations politiques et les actions liées au changement climatique.

1. Écouter et s'engager efficacement auprès des communautés en première ligne du risque climatique

Il est essentiel que ceux qui vivent en première ligne du risque, au niveau local, soient inclus de manière significative dans la prise de décision sur l'adaptation au changement climatique et les pertes et dommages à tous les niveaux. Dans ce domaine, l'expertise, les preuves et les connaissances locales sont essentielles pour une politique et une action fondées sur les risques. La délégation nationale doit donc intégrer les actions des acteurs locaux et leurs points de vue/voix en facilitant leur participation aux débats sur le climat. Cela servira également de point d'entrée pour l'intégration des systèmes de connaissances locaux et autochtones dans le débat mondial sur le climat.

2. Investir au niveau local

Le financement de l'adaptation et des pertes et dommages doit être acheminé par le biais des structures et politiques nationales existantes, telles que les politiques nationales de gestion des risques de catastrophe, les plans d'adaptation nationaux et la contribution déterminée au niveau national (CDN). Cependant, les financements publics et privés liés à cette législation doivent être dirigés vers le niveau local. Les décisions concernant l'utilisation de ces fonds doivent être prises au niveau local et être guidées par les connaissances et l'expertise de ceux qui sont en première ligne face aux risques climatiques. Ces fonds doivent clairement intégrer à la fois les besoins humanitaires et la gestion des risques de catastrophe.

3. Donner à la société civile les moyens de renforcer des actions climatiques efficaces sur le terrain

Les organisations de la société civile ont un rôle important à jouer dans la coordination efficace des actions en matière d'adaptation, de pertes et de dommages. La société civile doit être incluse de manière significative dans les négociations, la prise de décision et la mise en œuvre à tous les niveaux, et travailler ensemble pour coordonner des politiques et des actions efficaces basées sur les risques. Les OSC devraient bénéficier d'un soutien financier pour donner aux communautés locales les moyens d'agir dans le cadre du processus de transfert de pouvoir et de renforcement des capacités. En outre, la CCNUCC et les pays hôtes devraient travailler ensemble pour mettre en place des conditions favorables et tangibles pour la participation des OSC, en particulier celles des pays en développement.

4. Créer un espace pour les femmes leaders afin qu'elles puissent participer de manière significative à la prise de décision sur le changement climatique à tous les niveaux.

Le GNDR reconnaît que les femmes sont souvent les premières victimes des impacts en cascade du changement climatique. Cependant, les femmes disposent également de connaissances locales et des capacités nécessaires pour s'adapter efficacement aux risques liés au changement climatique. Les femmes doivent être impliquées de manière significative dans la prise de décision sur les actions liées au changement climatique et plaider pour la justice climatique à tous les niveaux. 

5. Renforcer la réduction des risques climatiques et l'adaptation dans les États touchés par un conflit

Les membres du GNDR signalent que la pression croissante sur les ressources naturelles exacerbe les tensions et les conflits dans les États fragiles. La gouvernance de la réduction des risques est souvent négligée et dé-priorisée dans les États fragiles et touchés par des conflits. Par conséquent, la communauté mondiale doit travailler ensemble pour renforcer la gouvernance tenant compte des risques climatiques dans les États fragiles, en tant qu'élément essentiel de la consolidation de la paix et de la stabilité.

6. Impliquer significativement les jeunes dans la prise de décision concernant les pertes et dommages et l'adaptation.

Les jeunes possèdent les connaissances, les compétences et l'esprit d'innovation nécessaires pour s'attaquer utilement à la crise climatique, renforcer les efforts d'adaptation et traduire les négociations sur les pertes et dommages en actions concrètes. Ils sont les plus exposés et leur avenir est fortement menacé par les phénomènes dangereux pour le climat. Il est essentiel que les États membres travaillent avec les jeunes et les fassent participer à la prise de décision à tous les niveaux. 

7. Tirer des enseignements de Covid-19 et des faiblesses de la gouvernance des risques que la pandémie a mises en évidence ; appliquer ces enseignements pour renforcer la réduction des risques climatiques et la gouvernance.

La pandémie de Covid-19 a mis en évidence les faiblesses de la gouvernance des risques dans le monde entier. Investissez dans l'apprentissage de ces échecs et appliquez les leçons apprises à la crise climatique pour garantir des progrès durables et significatifs en matière d'adaptation et d'action contre les pertes et les dommages. Cet apprentissage devrait intégrer et mélanger les connaissances indigènes et la science contemporaine dans toutes les actions climatiques. 

8. Promouvoir l'inclusion à tous les niveaux du processus décisionnel en matière de changement climatique. 

Une intégration significative à tous les niveaux de prise de décision sur le changement climatique, y compris pour les personnes les moins visibles, les moins entendues et les plus vulnérables, est essentielle pour garantir que personne ne soit laissé pour compte dans la lutte contre la crise climatique. Les solutions climatiques doivent être envisagées par toutes les sociétés et doivent s'appuyer sur tout capital social. Il est donc important d'étendre le débat sur le climat à toutes les communautés, y compris les femmes, les jeunes, les personnes handicapées, etc. 

9. Les pays devraient intégrer efficacement l'aménagement du territoire dans la réduction des risques de catastrophe, l'adaptation au climat et les pertes et dommages. 

La lutte contre le changement climatique n'implique pas seulement la gestion des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi la réduction des risques liés aux dangers naturels par l'atténuation et l'adaptation, ainsi qu'un aménagement du territoire bien structuré et bien élaboré. L'aménagement du territoire joue un rôle essentiel dans la réduction des risques communautaires actuels et futurs liés au changement climatique, notamment en améliorant la prévention et la préparation et/ou en facilitant la réponse et la récupération dans une communauté. Une gestion responsable de l'environnement et de ses ressources, ainsi qu'un développement souple et réactif, réduiront les risques climatiques. 

10. Établir et mettre en œuvre des solutions fondées sur la nature (NBS), des infrastructures fondées sur la nature et une adaptation fondée sur les écosystèmes, centrées sur la communauté.

Les NBS sont des actions visant à protéger, gérer durablement ou restaurer des écosystèmes naturels qui répondent aux défis sociétaux - tels que le changement climatique, la santé humaine, la sécurité alimentaire et de l'eau, et la réduction des risques de catastrophes - de manière efficace et adaptative, en offrant simultanément des avantages en termes de bien-être humain et de biodiversité. 

Les solutions fondées sur la nature, telles que les toits verts, les jardins de pluie ou les zones humides construites, peuvent minimiser les ruissellements dommageables en absorbant les eaux pluviales, en réduisant les risques d'inondation et en sauvegardant les écosystèmes d'eau douce. Les NBS/NBI peuvent contribuer à la réduction des risques de catastrophe, à la construction de villes résilientes, à l'amélioration de la gestion de l'eau et à la sécurité alimentaire à long terme.

 

Cet appel à l'action peut également être téléchargé au format PDF :

Réflexions sur l'importance de comprendre les liens entre le changement climatique et le déplacement dans les négociations sur le climat.

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Réflexions sur l'importance de l'action anticipée dans les négociations climatiques

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