Réflexions de la COP29 - Par Adessou Kossivi, responsable régional du GNDR pour l'Afrique, et Rebecca Murphy, responsable politique du GNDR.
Progrès et écueils : les principaux résultats de la COP29
La COP29 qui vient de s'achever à Bakou, en Azerbaïdjan, a offert un mélange de progrès et de défis persistants pour l'action climatique mondiale. Pour les organisations de la société civile (OSC) locales et les communautés de première ligne, le sommet a mis en évidence des besoins urgents et des lacunes flagrantes en matière de soutien. Alors que les dirigeants mondiaux ont célébré un engagement historique de 300 milliards de dollars de financement annuel pour le climat, le sommet n'a pas réussi dans l'ensemble à répondre aux exigences profondes et croissantes de la crise climatique. L'impasse dans laquelle se trouve la négociation des contributions déterminées au niveau national (CDN - plans d'action climatique soumis par chaque pays dans le cadre de l'Accord de Paris) et des objectifs d'atténuation a signalé un manque d'urgence inquiétant, laissant les communautés de base aux prises avec les conséquences de l'inaction.
Le plaidoyer du GNDR à la COP29 : des solutions locales pour une crise mondiale
Le plaidoyer du GNDR à la COP29 a mis l'accent sur trois appels à l'action: assurer un financement urgent du fonds pour les pertes et dommages, donner aux communautés de première ligne les ressources dont elles ont besoin pour la résilience, et amplifier les voix de la société civile dans l'élaboration des politiques climatiques. Ces messages ont trouvé un écho dans divers événements parallèles de haut niveau, où les membres et les partenaires du GNDR ont apporté des perspectives locales critiques sur la scène mondiale. De la discussion officielle de haut niveau sur le financement des pertes et dommages au niveau local à la session du pavillon de l'ODI présentant l'expertise des membres, le GNDR a souligné avec succès l'importance de solutions climatiques localisées, inclusives et axées sur la justice.
Malgré ces réalisations, des défis importants se profilent à l'horizon. L'exclusion du financement des pertes et dommages du cadre des nouveaux objectifs collectifs et quantifiés (NCQG) a mis en évidence une réticence persistante à donner la priorité aux besoins des nations vulnérables. La faiblesse du langage sur l'élimination progressive des combustibles fossiles a laissé beaucoup de gens s'interroger sur l'efficacité du processus de la COP. Pour les membres du GNDR, ce manque de progrès renforce la nécessité de plaider pour des changements systémiques qui donnent la priorité à l'expertise locale, au financement équitable et à la participation significative des communautés.
En route vers la COP30 : priorité à la responsabilité et aux voix de première ligne
La COP29 a également soulevé des questions sur la structure et l'efficacité des négociations climatiques mondiales en matière de justice. De nombreux membres du GNDR ont exprimé leur frustration face à un processus qui donne souvent la priorité aux intérêts géopolitiques plutôt qu'à la science et aux réalités vécues par les communautés de première ligne. Un déclin palpable de la présence et de l'activisme de la société civile à Bakou a reflété les contraintes croissantes sur l'espace civique, limitant les opportunités pour les voix locales d'influencer les décisions mondiales. Le GNDR plaide en faveur d'une refonte du processus de la COP, qui mette l'accent sur l'inclusion, la transparence et l'équité dans la prise de décision.
Alors que l'attention se tourne vers la COP30, le GNDR reste déterminé à demander des comptes aux décideurs et à défendre les voix de ceux qui sont le plus touchés par la crise climatique. Le chemin à parcourir nécessite des engagements plus forts, en s'assurant que les financements climatiques atteignent les acteurs locaux, et en sauvegardant les espaces civiques pour un plaidoyer réel et significatif. Avec les communautés de première ligne à la barre, le GNDR continuera à se battre pour un cadre climatique qui apporte des solutions réelles à ceux qui en ont le plus besoin.