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GPDRR : Déclaration sur le mécanisme d'engagement des parties prenantes

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12 mai 2022

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L'ensemble de la société ; l'ensemble du gouvernement

En tant que mécanisme d'engagement des parties prenantes (SEM), nous continuons à tirer parti du pouvoir de convocation, de plaidoyer et de mise en œuvre des parties prenantes pour soutenir la réalisation du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, en particulier au cours de cette décennie d'action. Notre déclaration des parties prenantes de 2019, "Les moyens nécessaires", a souligné l'importance d'une approche de l'ensemble de la société - et des exemples de cette approche, souvent dirigée par les communautés, continuent d'apparaître. De la création de réseaux d'aide humanitaire pour distribuer des fournitures médicales en Inde à l'utilisation créative de la radio et des médias en Jordanie, et de l'organisation de dialogues en ligne en France à l'offre d'une assistance éducative en République centrafricaine, l'innovation des parties prenantes continue de fleurir. Cependant, de nombreuses parties prenantes, notamment celles qui sont confrontées à une marginalisation structurelle, continuent d'être confrontées à des politiques de RRC cloisonnées qui ont des effets négatifs en temps de crise.

Depuis 2019, le changement climatique, le Covid-19 et les conflits ont continué d'illustrer le paysage dynamique et de plus en plus interconnecté des risques, ce qui a entraîné de profondes implications sur la façon dont les individus, les sociétés et les gouvernements s'engagent face aux risques. La présente déclaration cherche donc à s'appuyer sur la notion d'approches de l'ensemble de la société pour appeler à une posture de l'ensemble du gouvernement, avec la cohérence des politiques au cœur. Tout comme les sociétés sont holistiques, diverses et intégrées, les institutions qui les gouvernent doivent l'être aussi. Cela signifie l'alignement et le renforcement mutuel des politiques globales ; cela signifie que les ministères nationaux doivent travailler au-delà des silos ; cela signifie que les autorités locales doivent servir l'individu dans son ensemble au niveau de la communauté. En outre, ces systèmes de gouvernance doivent se renforcer mutuellement à tous les niveaux.

Ce défi n'est pas simple à relever. La nature systémique du risque - qu'il soit environnemental, biologique ou d'origine humaine - exige une approche unifiée, capable de répondre aux impacts disparates sur des populations diverses. Le cadre de Sendai lui-même pose les bases de cette approche, en appelant à la mise en place de plateformes nationales et locales pour la réduction des risques de catastrophe. Malheureusement, nos modèles actuels de progrès valorisent les gains matériels (PIB) comme indicateurs primaires, alors que le point de départ le plus approprié pour l'épanouissement humain est celui de la résilience - un concept qui se situe au-delà des mesures traditionnelles. La réalité du risque exige des stratégies de réduction des risques de catastrophe plus inclusives, plus accessibles et plus équitables, y compris le renforcement des capacités, afin que chaque secteur de la société et du gouvernement puisse contribuer et se préparer aux dangers inévitables auxquels l'humanité continuera d'être confrontée.

Se concentrer sur la résilience n'est pas un concept nouveau - les communautés de base et les parties prenantes adoptent cette approche depuis des générations, en créant des synergies entre les connaissances basées sur la pratique et les politiques de développement pour mettre en œuvre et développer des solutions qui renforcent la résilience. Les connaissances locales, indigènes et traditionnelles jouent un rôle essentiel dans la gestion des risques et le renforcement de la résilience - une réalité de plus en plus reconnue qui offre la possibilité de rassembler divers systèmes de connaissances.

Cette plateforme mondiale tombe un an avant la session de l'examen à mi-parcours (MTR), et trois ans après le début de la pandémie de Covid-19. Il est essentiel pour le succès de l'examen à mi-parcours que les enseignements tirés de la pandémie soient correctement pris en compte et que les politiques et pratiques soient modifiées en conséquence. Nous constatons que les dangers prennent de nombreuses formes - et la multiplication des situations de conflit ne fait que renforcer cette réalité - et que les choix que nous faisons avant et en réponse à ces dangers peuvent avoir de profondes conséquences. Par exemple, l'infrastructure de déploiement des vaccins (ou son absence) a eu un impact sur l'emploi et la croissance économique, les mesures de distanciation sociale ont eu un impact sur les plans d'évacuation, et les conséquences disproportionnées pour les femmes, les personnes âgées, les communautés autochtones et les personnes handicapées continuent d'entraver le progrès des sociétés du monde entier.

C'est dans cet esprit que le SEM propose les recommandations suivantes qui, en fin de compte, conduiront à un développement durable, inclusif et tenant compte des risques, qui offre à toutes les parties prenantes des opportunités significatives de travailler avec leurs gouvernements et d'autres acteurs pour relever les divers défis auxquels ils sont confrontés :

1. L'ensemble du gouvernement : Travailler au-delà des ministères et des silos afin de renforcer la gouvernance pour la mise en œuvre des politiques et des stratégies de RRC. S'assurer que les politiques se renforcent mutuellement. Mettre en place des Plates-formes nationales qui incluent toutes les parties prenantes. Renforcer la coordination et la cohérence en reliant la RRC au développement (par exemple, par le biais d'une optique de développement tenant compte des risques), au changement climatique (par exemple, en mettant l'accent sur l'adaptation et les pertes et dommages) et à tous les autres domaines d'activité de manière similaire. Une attention particulière devrait être accordée à la fourniture d'un soutien à la mise en œuvre de la RRC aux États fragiles et touchés par des conflits, ainsi qu'aux communautés qui se trouvent en première ligne des risques dans ces contextes.

2. Promouvoir la localisation : Déplacer la prise de décision vers le niveau approprié le plus bas. Assurer l'inclusion de tous les acteurs sociétaux à tous les niveaux dans la prise de décision, la mise en œuvre et le suivi de la RRC. Inclure les dirigeants communautaires dans la prise de décision aux niveaux local, national et mondial. Reconnaître et soutenir les connaissances de la base, les connaissances indigènes et les données communautaires pour mieux informer les stratégies, les plans et les investissements en matière d'adaptation aux aléas. Reconnaître leurs forces en tant que sources de connaissances et de résilience ; intégrer cette sagesse aux communautés scientifiques et de recherche.

3. Assurer un financement approprié : Établir des fonds de participation spécifiques qui garantissent que l'accès n'est pas limité par des contraintes financières, et veiller à ce qu'un soutien logistique et un hébergement raisonnable soient fournis. Fournir un financement décentralisé de la réduction des risques - flexible et à long terme - en mettant l'accent sur le niveau communautaire par l'autonomisation et le financement des actions de réduction des risques menées par la base, avec un accent particulier sur les efforts des femmes et des jeunes.

4. Ne laisser personne de côté : Utiliser des méthodologies de pointe pour la collecte de données désagrégées en mettant l'accent sur l'intersectionnalité et le risque afin d'identifier les obstacles spécifiques, de maximiser l'inclusion et, en fin de compte, de mieux informer les politiques de RRC. Reconnaître l'inégalité des sexes comme un facteur de risque et un obstacle à la réalisation des objectifs du Cadre de Sendai. Établir une plateforme formelle pour institutionnaliser la prise en compte du genre dans tous les espaces de prise de décision politique en matière de RRC. Adopter une approche inclusive et intergénérationnelle de la RRC en s'appuyant sur les diverses expériences vécues par les personnes âgées et sur l'énergie et l'innovation des jeunes générations. S'assurer que les personnes handicapées et les organisations qui les représentent ont accès aux moyens, aux processus et aux ressources nécessaires pour participer de manière significative à l'évaluation, à l'élaboration, à la mise en œuvre, au suivi et à l'évaluation des risques liés à la réduction des risques de catastrophes et à l'action climatique.

5. Apprendre : Modifier les règles du jeu actuelles en matière de gestion des risques à la lumière des leçons tirées de Covid-19. La recherche et la documentation sont importantes dans la mesure où elles conduisent à des changements politiques significatifs. S'assurer que la politique de RRC est alignée sur les connaissances scientifiques, en particulier dans les domaines du changement climatique et de la santé. Approfondir la connexion entre la société civile, le gouvernement et les médias afin d'assurer une diffusion adéquate et efficace d'informations précises pour la RRC. Adopter une approche d'apprentissage par l'action (plutôt qu'une approche de "solutions"), car les circonstances et les risques changent, tout comme nos systèmes.

 

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