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Résilience des communautés : une approche multiforme pour un résultat uniforme

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30 août 2018

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Nous pensons souvent que la résilience est le processus qui rend les personnes et/ou les infrastructures résistantes aux chocs, qu'ils soient naturels ou non. Ce terme devient central compte tenu de la fragilité apparente des ressources naturelles et animales, y compris de l'humanité elle-même. Le monde est touché par les catastrophes les plus terribles et l'avenir n'est guère rassurant. C'est précisément ce qui rend impératif de trouver des solutions permettant à l'humanité et aux infrastructures de devenir moins vulnérables.

Il va sans dire que la résilience s'oppose à la vulnérabilité (bien qu'étymologiquement les deux puissent signifier la même chose). En effet, la capacité de résilience d'une communauté peut aussi signifier la vulnérabilité d'une autre. Lorsque l'on parle de vulnérabilité, il s'agit de la notion de gravité d'un aléa donné qui mettrait à l'épreuve le système de résilience mis en place. Plusieurs stratagèmes existent pour évaluer le niveau de résilience ou de vulnérabilité d'une personne, d'une communauté.

Il est donc inconcevable de parler du renforcement de la résilience d'une communauté sans se référer d'abord à la qualité de l'information. En effet, la qualité de l'information permet de fournir à la personne affectée les connaissances nécessaires pour prendre en charge toute situation conjoncturelle qui entraverait " négativement " le cours normal de sa vie.

La résilience exige également la connaissance et la maîtrise des réalités locales et des facteurs qui joueraient en faveur ou en défaveur de la vulnérabilité d'une cible à des événements prévisibles ou imprévisibles. Il est inconcevable d'appliquer dans un environnement B une solution qui aurait fonctionné dans un environnement A. Le prétexte qu'un produit qui guérit la malaria est standard ne s'applique pas à la résilience. Enfin, la résilience requiert discipline et complémentarité entre les acteurs impliqués, nécessaires à l'observation d'une action collégiale mais différenciée où chaque action en renforce une autre.

La résilience est un idéal que "personne" ne peut atteindre. Il est possible qu'une communauté, une population mieux équipée et mieux disciplinée soit plus résiliente qu'une autre. Mais atteindre le niveau zéro de la résilience serait une affirmation futile rapidement démentie par des événements prévus ou non. C'est donc pour aider à renforcer la résilience communautaire des communautés de Tillabéri au Niger et de Réo au Burkina Faso, qu'un groupe d'acteurs travaillant sur la gestion communautaire de la résilience aux risques de catastrophes (GCRR) a rendu visite aux femmes et aux hommes vivant dans ces zones : des femmes et des hommes occupés à créer un cadre de vie favorable pour eux et la prochaine génération.

A Tillabéri, sur la colline de Féri Féri, des femmes et des hommes travaillent à la réhabilitation d'une zone autrefois considérée comme trop sèche pour y faire pousser quoi que ce soit. Pendant près de 20 ans, le groupe ADPE Bonferey a travaillé à la réhabilitation d'une zone de 77 hectares de terre infertile. Aujourd'hui, cette zone voit naître la vie autour d'elle. Dans cette zone exceptionnelle, le bétail et les animaux peuvent désormais trouver de la nourriture et les hommes peuvent désormais exploiter les ressources naturelles qui poussent dans la zone, comme la paille. Ce sol autrefois sec et désert accueille désormais des espaces plus verts et offre un micro climat qui attire désormais les humains.

À Tillabéri, on dit que cette zone réhabilitée contribue à la résilience des communautés, principalement aux agriculteurs de Tillaberi, mais aussi au rééquilibrage des événements météorologiques et climatiques de ce micro-écosystème. Tillaberi est l'une des régions les plus chaudes d'Afrique de l'Ouest.

" Tillabéri bénéficie d'un climat sec (BWh) selon la classification de Köppen-Geiger. Sur l'année, la température moyenne à Tillabéri est de 30,5°C et les précipitations sont en moyenne de 420,9 mm. "

À Réo, au Burkina Faso, le terme de résilience a également été utilisé, mais cette fois à travers une autre approche : l'autonomisation économique des femmes par la production d'amandes de karité. En effet, les femmes du Faso (comme elles aiment fièrement être identifiées), ont contribué à réduire le chômage dans leur pays grâce à de multiples activités génératrices de revenus.

Avec près de 6700 femmes, l'ONG UGF-CDN a réussi à les fédérer autour d'un idéal. Quiconque aurait entendu le témoignage des femmes aurait mieux compris l'impact des ressources financières sur la résilience des femmes et de leurs foyers.
En effet, les groupes de femmes de l'UGF-CDN sont en mesure de garantir l'éducation de leurs enfants, les soins de santé, la nourriture et un logement sûr. Elles peuvent également s'offrir leur propre transport si nécessaire. Elles se sentent désormais moins à la merci des aléas du quotidien et tirent une satisfaction de leur travail. Sans mentionner le mot "résilience", ils ont remarqué les changements dans leur vie quotidienne. Cela les rend naturellement beaucoup plus résilients.

Comme le montrent les exemples cités ci-dessus, la résilience n'a pas de formule établie. Elle est nécessaire à tout processus visant à renforcer les connaissances et les moyens de subsistance des communautés. L'objectif de ces connaissances et de ces revenus est de permettre aux communautés concernées d'être mieux armées pour faire face à tous les besoins et à toutes les situations qui peuvent survenir en tout lieu et à tout moment.
La résilience fait donc référence à la stabilité que nous avons face à un choc ou un phénomène extérieur ou non. Il est impératif que l'approche de nos gouvernements (souvent plus infrastructurelle), vise l'autonomisation humaine individuelle et collective.

Écrit par Adessou Nevaeme Kossivi

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